Le vignoble de Savoie

La culture de la vigne en Savoie se développe dès l’antiquité. Des auteurs tels que Pline et Columelle en font déjà état au 1er siècle avant J.C. La qualité des vins s’explique par une inspiration du savoir-faire Grec.

Au moyen-âge, les moines procèdent aux premières expériences en matière de viticulture et de vinifications.

En résulte une progression notable dans la qualité des vins…

L’abolition progressive du servage engendre une fragmentation des terres et une extension des surfaces viticoles. Entre le XVIème et le XVIIIème siècle, l’amplitude des vignes se décline des plaines jusqu’à des versants de plus de 1000 m d’altitude.

La révolution de 1789 eut des répercutions favorables sur le développement de la vigne en Savoie qui se traduisit par un soin accru apporté au vignoble.

Suite aux ravages du phylloxéra en Savoie en 1877, le XIXème siècle s’achève sur une véritable renaissance du vignoble savoyard dû en grande partie, aux recherches sur la mise en valeur des procédés de culture.

L’après-guerre marque le début d’une renaissance du vignoble par la modernisation des méthodes de vinification, l’organisation de la profession et l’essor du tourisme d’hiver.

Les Vins de Savoie sont issus de 22 cépages, principalement autochtones, ce qui est exceptionnel, compte tenu de la taille du vignoble (2 000 hectares).

Il existe 3 AOP : Savoie / Roussette de Savoie / Seyssel

Cette diversité résulte de la variété des sols et des situations de plantation ainsi que des conditions climatiques.

La situation frontalière de la région a certainement contribué à la propagation des cépages, on retrouve d’ailleurs en Piémont, en Dauphiné et dans l’Ain, la plupart des cépages savoyards.

La grande majorité des sols est composée de calcaires (il y a en a de nombreuses variétés) mais on peut le vulgariser en parlant d’éboulis calcaires qui en tombant des montagnes forment ce terroir si propice aux vins blancs. Nous retrouvons aussi des sols composés de moraines glaciaires, vestiges d’anciens glaciers qui en se retirant ont rabotés le fond des vallées. Également des veines d’argiles comme sur le secteur d’Arbin reconnu pour ses rouges de grande garde.

Enfin des marnes, des quartz, des schistes et de nombreuses autres variétés.

Peu de régions viticoles peuvent se targuer d’avoir à leur actif une si grande variété de cépages dont 7 uniques au monde :

  • Altesse
  • Gringet
  • Jacquère
  • Molette
  • Mondeuse blanche
  • Mondeuse Persan
  • Mondeuse noir

 

Le chardonnay, le pinot et le gamay, originaires de la Bourgogne, se sont parfaitement acclimatés : ils ont pris l’accent savoyard. Le vignoble de Savoie est un grand jardin dont les sols sont le résultat des évolutions géologiques de la naissance des Alpes voir pour certains secteurs de la chaine du Jura sur les territoires de Chautagne.

Dernier né dans la gamme des Vins de Savoie (septembre 2015), le Crémant de Savoie connait un succès sans pareil, notamment grâce aux cépages autochtones qui entrent en majorité dans sa composition et lui apportent cette fraîcheur et cette finesse incomparable.

La naissance du vignoble de Chautagne date probablement de l’époque pré-romaine mais le premier témoignage date du Xème siècle dans les écrits de Bérold de Savoie. On sait aussi qu’au XIVème siècle, la Chautagne fournit des vins pour l’hôtel du Comte de Savoie. Fait marquant, un glissement de terrain au XVIème siècle entraina la destruction d’une grande partie du vignoble. Ce dernier fut reconstruit et sa réputation de qualité retrouvée, a tel point qu’il fut remarqué et apprécié par le Roi de Sardaigne Victor Amédée III.

Au XVIIIème, les Chautagnards obtinrent le privilège de vendre leur vin à Genève où l’on exigeait une pièce d’origine garantissant sa provenance appelée “franchise”. L’AOC Vin de Savoie cru Chautagne date de 1973.

Située dans le prolongement du Lac du Bourget (plus grand lac naturel de France), La Chautagne est sur une plaine alluviale constituée d’un marais et d’une vaste peupleraie, havre de nature. Les coteaux, exposés plein ouest, s’étirent sur une quinzaine de kilomètres. Du point de vue géologique, elle est le résultat du creusement lié à la dépression du Val du Bourget, due à l’affrontement de deux grands glaciers : le glacier du Rhône et celui de l’Isère. En effet, à la fonte des glaciers, le lac du Bourget prit place dans cette dépression. Les conditions climatiques sont un privilège pour cette région, parfois appelée « la Provence de Savoie ». En effet, le lac du Bourget permet de tempéré le climat ce qui explique une température annuelle moyenne de 20°C, des étés chauds et des hivers doux.

Notre vigneron de Savoie